Quel est le problème?

Le cancer du sein est le cancer le plus important fréquent chez les femmes en France et dans le monde. En 2013, ce sont 49000 nouveaux cas qui ont été diagnostiqués en France dont 5000 en région Rhône-Alpes, et 1540 dans le département du Rhône. Près de la moitié des femmes atteintes d’un cancer du sein sont en âge de travailler.

Avec un taux de survie relative respectivement à 97 % et 85 % à un an et trois ans du diagnostic, le pronostic du cancer du sein est meilleur que dans la plupart des autres cancers.

Cependant, le retour et le maintien à l’emploi après un cancer peut soulever de nombreuses difficultés et se heurter à plusieurs barrières : la fatigue, les douleurs, les effets secondaires de la maladie et des traitements peuvent diminuer la capacité de travail des patientes. Dans l’entreprise, il arrive que le manque de soutien social voire la discrimination soient des obstacles à la reprise et au maintien de l’emploi. Les professionnels de santé sont peu formés pour accompagner les patientes dans ces enjeux, et ils communiquent peu entre eux.

Il existe des inégalités sociales devant le travail après un cancer. Les femmes plus âgées, et les femmes moins qualifiées ont plus de risque d’être en arrêt de longue durée, et d’avoir perdu leur emploi 2 ans après le diagnostic du cancer.


 Quel est notre but ?

Le projet FASTRACS a pour objectifs de développer, implanter et évaluer une intervention pour faciliter le retour au travail, le maintien dans l’emploi et la qualité de vie au travail après un cancer du sein. Il a aussi pour objectif de réduire les inégalités sociales devant l’emploi après un cancer du sein.


  L’intervention mapping

Principe:

Le protocole de l’Intervention Mapping est un protocole de planification de programmes en promotion de la santé. Il vise à guider les concepteurs des programmes de santé à développer, implanter et évaluer leurs interventions.

Il a été largement utilisé dans le champ de la santé publique (promotion de l’activité physique, d’une alimentation saine, de la vaccination, du frottis cervico-utérin, prévention du surpoids, des maladies cardio-vasculaires, du tabagisme). Il a aussi été utilisé dans le champ de la santé au travail (activité physique en entreprise, port des équipements de protection individuelle, reprise du travail après un problème de santé).

Ce protocole repose sur 4 principes : promouvoir une approche participative, adopter une approche écologique de l’individu dans son environnement, recourir aux cadres théoriques des sciences humaines et sociales, et se reposer sur les données acquises de la science  (« evidence »).

Il se décline en 6 étapes qui peuvent être mobilisées de façon itérative :

  1. Évaluer les besoins pour formuler le « modèle logique du problème » et définir l’objectif final de l’intervention
  2. Formuler les objectifs intermédiaires du programme nécessaires pour parvenir à l’objectif final attendu (« modèle logique du changement »)
  3. Choisir les méthodes d’intervention (méthodes et techniques de changement comportemental)
  4. Développer le « modèle logique du programme », c’est-à-dire le cahier des charges des personnes qui délivrent le programme et le processus de prise en charge des participants
  5. Planifier l’adoption et l’implantation du programme
  6. Planifier son évaluation

L’article scientifique ci-dessous, écrit par l'équipe du projet FASTRACS, présente une synthèse du protocole de l’Intervention Mapping .

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26745997